Deepseek a défrayé la chronique lors de son lancement : quoi, une intelligence artificielle chinoise, capable de rivaliser avec ChatGPT et utilisant moins de ressources ?!
Il n’en a pas fallu plus pour bouleverser les marchés et enflammer les journalistes du monde entier sur fond de course à l’IA, impérialisme américain et peur du géant chinois.
Deepseek, c’est quoi exactement ?
Deepseek, c’est un modèle d’intelligence artificielle récemment lancé par une équipe chinoise. On en parle beaucoup parce qu’il rivalise directement avec les plus grands modèles actuels, tout en étant libre d’utilisation.
Quelle différence avec les autres IA déjà sur le marché ?
La principale différence, c’est que DeepSeek est open-source, c’est à dire que son code peut être récupéré et amélioré, adapté, personnalisé par les chercheurs, développeurs ou entreprises. Le modèle GPT utilisé par ChatGPT (et bien d’autres), lui, reste à son propriétaire, OpenAI (qui appartient à Microsoft).
Concrètement, je peux récupérer Deepseek, le personnaliser et revendre cette nouvelle création. Cette particularité a déjà éveillé de nombreux appétits et de nombreux clones ont déjà vu le jour. Ils pullulent dans les résultats Google façon « ou est Charlie ? ». Pas évident de trouver le « vrai » Deepseek là-dedans… (Le voilà)
Malgré cela, ses performances rivalisent directement avec les géants déja bien installés, pour un coût d’utilisation et en ressources bien inférieur. En cela, Deepseek révolutionne le monde de l’IA par sa simple existence.
Les inquiétudes autour de Deepseek : légitimes ou non ?
Le fait que Deepseek soit open-source est plutôt une bonne chose, car cela met à disposition l’énorme puissance de cette IA pour faire progresser des domaines comme la science ou la médecine, sans demander des millions de dollars d’investissements. De plus, cela va accélérer la création de nouveaux outils basés sur l’IA, fabriqués par de plus petits créateurs qui ne pouvaient pas se permettre de créer leur propre modèle.
Cependant, des inquiétudes ont vu le jour quant à la confidentialité des données et leur utilisation, car on ne connaît que mal la politique chinoise et celle de Deepseek sur le sujet. De plus, on ne sait pas vraiment quelles données ont servi à l’entraîner, quel est le niveau de censure éventuel, sa vision de la propriété intellectuelle…
De plus, du fait même de la nature opaque du régime chinois, la possibilité que ce modèle si puissant puisse servir à des fins malveillantes (désinformation, harcèlement, propagande) inquiète également.
Bref, la transparence fait défaut et l’origine de cette IA rend cette opacité suspecte. C’est peut-être la principale faiblesse de Deepseek face à ses concurrents.
Cependant, toutes ces questions éthiques sont aussi présentes pour les autres IA provenant d’autres pays. Ce sont des problèmes systémiques liés à la nature même de ces IA. La différence réside moins dans les problèmes eux-mêmes que dans la manière dont chaque organisation tente (ou pas) d’y répondre... et Deepseek n’est pas encore un bon élève dans ce domaine, ayant refusé de répondre à ces interrogations ou de manière évasive.
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